Ce mois-ci, je vous parle de la réforme des retraites en Allemagne, qui pourrait avoir un impact sur votre future pension. Je rentre tout juste de vacances, les JO c'était trop bien, il a fait beau mais pas trop chaud. Côté cabinet, je recherche quelqu'un pour seconder ma responsable administrative, Véronique Martinet. Donc si vous connaissez quelqu'un qui connaît quelqu'un, dites-lui de postuler par ici. Bonne lecture !
Pour briller à la pause café
- Après avoir trouvé un accord sur le budget 2025 en juillet, la coalition au pouvoir en Allemagne se chamaille à nouveau sur les plans de dépenses. Pour les dépenses 2025, il manquerait 5 milliards d'euros. Quand on sait que les économies ont déjà été rudes, on se demande bien dans quoi on va encore devoir couper. En attendant, M. Scholz espère ne pas devoir écourter ses vacances pour cela. À suivre donc…
- L'Allemagne veut attirer la main-d'œuvre étrangère avec une ristourne fiscale : 30% du salaire brut exonéré d'impôt la 1re année, 20% la 2e et 10% la 3e. Le ministre de l'économie Robert Habeck s'appuie sur des modèles similaires d'allègement fiscal qui ont du succès aux Pays-Bas, en Autriche et en Scandinavie. Qualifiée de "socialement explosive", de "discriminatoire envers les Allemands", ou encore d'une "gifle pour les Allemands qui travaillent dur" par respectivement la Confédération allemande des syndicats, le CDU et l'AfD, la mesure pourrait bien ne pas passer la rampe. On verra bien alors.
- Le secteur de la construction de nouveaux logements reste en berne en Europe. Selon l'Ifo, les prévisions sont moroses en Allemagne avec la perspective de passer à 175.000 nouveaux logements construits en 2026 (moins 40% par rapport à 2022). En cause, les coûts de construction qui ont complètement dérapé et qui empêchent une reprise de l'activité. Le besoin en logements en revanche augmente constamment. L'institut économique IW estime quant à lui le besoin annuel de nouveaux logements à 372.000. Je vous laisse donc faire le calcul.
- Selon l'IW, l'Allemagne reste le plus gros contributeur net de l'UE avec 17,4 milliards d'euros de solde en 2023. C'est presque deux fois plus que le deuxième plus gros contributeur, qui n'est autre que la France, avec près de 9 milliards d'euros. La Pologne est le plus gros bénéficiaire, le pays a en effet reçu 8 milliards d'euros de plus qu'il n'a contribué. La tendance depuis quelques années, cependant, est que les anciens pays bénéficiaires des aides européennes sont désormais contributeurs. Petit clin d'œil à l'Espagne et au Portugal !
- Autre sujet qui revient sur le devant de la scène cet été : les classes d'impôt 3 et 5 qui concernent les couples mariés. Le gouvernement fédéral a décidé fin juillet de les supprimer… à partir de 2030. Les couples mariés devraient automatiquement tomber dans la classe d'imposition 4. Le ministre des Finances assure que ça n'entraînera aucun désavantage financier et que la charge fiscale ne devrait pas changer. En tout cas, ça laisse le temps de voir venir et de vous organiser conformément.
Si vous l'avez raté
Après avoir été à la tête du gouvernement allemand pendant 16 ans, Mme Merkel sortirait-elle de sa retraite pour devenir une enquêtrice de premier ordre dans une série TV ? Hé ben non, même si la vraie Angela Merkel a montré un réel intérêt à résoudre le crime, cela reste de la fiction pure et dure. C'est l'écrivain David Safier qui a eu l'idée de créer le personnage de Miss Merkel (référence à la célèbre Miss Maple des romans d'Agatha Christie) et de publier 3 livres, dont 2 ont déjà été adaptés à la télévision allemande (RTL) et italienne (RAI2).
La réforme des retraites à l'allemande
La réforme des retraites adoptée par le gouvernement allemand fin juin est un vaste programme de transfert d'argent des jeunes vers les aînés.
Parlons déjà du contexte qui a amené la décision d'entamer une réforme des retraites. La Deutsche Rentenversicherung encaisse aujourd'hui environ 89 milliards de moins de cotisations qu'elle ne verse de pensions. L'État vient à la rescousse avec une subvention financée par les impôts de tous.
Je ne vous apprends rien sur le système de retraite publique qui est un contrat de générations : les travailleurs d'aujourd'hui cotisent pour les retraités d'aujourd'hui. Contrairement à une retraite privée par capitalisation, rien n'est épargné ou investi.
Le problème est que la démographie fait qu'il y aura de plus en plus de retraités à financer. Et de moins en moins de travailleurs et de ressources par conséquent. Avec les progrès de la science et la quête constante de la vie éternelle, ça ne risque pas de s'arranger.
Quid des solutions ? Voici ce qu'a décidé le gouvernement :
1. Stabilisation du niveau des retraites à 48% jusqu'en 2039. C'est une mauvaise nouvelle pour les gens nés après 1972 qui verront leurs retraites probablement rabaissées.
2. Hausse des cotisations progressive passant de 18,6% du salaire brut à au-delà de 20% (22-23%). Les perdants sont bien entendu les employés, surtout les jeunes, et les employeurs aussi car ils payent la moitié des cotisations.
Exemple : pour un salaire brut de 5.000€, un salarié qui paye 465€ en 2024, payera 500€ en 2028 et 558€ en 2035. Et son employeur autant, ce qui rendra les hausses de salaire plus ardues à obtenir.
3. Création historique d'un "Generationskapital", un fonds financier investissant en actions pour soutenir le système dans 30-40 ans.
Ce point 3 mérite une explication complémentaire car il est en fait assez historique qu'un fonds financier soit introduit pour soutenir les retraites.
L'État va donc emprunter 10 milliards en 2024 sur les marchés financiers et investir cet argent en actions.
Comme historiquement, le rendement réel des actions est supérieur à celui des taux d'emprunt, il y a sur le papier enrichissement.
Le but est de renflouer ce capital au fur et à mesure pour se servir des revenus et dividendes dans 30 ans afin de cofinancer le régime des retraites.
La critique ? On emprunte à un taux de 3% pour investir en actions. Et il ne faut normalement pas faire ça.
Mais l’État peut se le permettre et bénéficier d'un réel rendement sur le long terme.
Il y a juste un transfert de patrimoine entre ceux qui rembourseront la dette (nous tous) et ceux qui profiteront du capital (les jeunes d'aujourd'hui).
L'autre critique est que ça ne suffira pas.
Évidemment, il faudra continuer à compléter ce capital. Le budget du système des retraites est de 183 milliards, les revenus d'un portefeuille de 10 milliards représentent quelques centaines de millions. Tout cela concerne les 48% de retraite publique, n'oubliez pas les 52% restants, à prévoir en privé. Si ce n'est pas déjà fait, vous savez où me joindre.
Mais bon, Rome ne s'est pas faite en un jour, et il faut bien commencer quelque part.
Si vous voulez en savoir plus sur les stratégies de retraite adaptées à votre statut de Français en Allemagne, rejoignez mes associées Amandine Amemoutou et Sabrina Vivier lors d'un webinaire demain soir à 19h. Il reste quelques places, inscrivez-vous ici.
Pour faire briller vos finances
1. Si une partie de votre argent est investi en bourse : les marchés financiers ont connu de nombreux soubresauts les dernières semaines. À mon avis, ça va durer jusqu'aux élections présidentielles américaines. Mon conseil, attachez vos ceintures et contactez-moi pour une stratégie adaptée.
2. Si vous êtes toujours dans le système de santé public : vous payez déjà plus de 1000€ par mois et ça va continuer d'augmenter. L'assurance privée pourrait être une excellente possibilité pour vous. Mes associés Max et Mélanie animent un webinaire à ce sujet lundi prochain à 19h. Inscrivez-vous par ici.
3. Si vous voulez diversifier vos placements : l'or continue sa hausse, logique dans un contexte d'incertitude global. Mon conseil, investissez dedans à partir de 100€ par mois. Contactez-moi.
#40 ça n'arrive qu'aux autres
Le beau temps ne dure jamais en Allemagne. Après la pluie, le beau temps se traduirait ici plutôt par après le beau temps, la pluie. C'est bien ce qui est arrivé à mon client, qui a eu des dégâts dans son appartement suite à l'un des nombreux orages de cet été. Une surtension sur le réseau électrique a fait cramer plusieurs de ses appareils, notamment le variateur et ô drame, la box wifi. Résultat des courses, 424€ de dégâts. Heureusement, il pouvait compter sur sa multirisque habitation qui a tout pris en charge. Pour le beau temps, je n'y peux vraiment rien.